Une commune qui fait barrage à la pauvreté

La pauvreté est un fléau qui touche l’ensemble de notre pays, et Huy n’est pas épargnée. Comme parti de gauche, il s’agit bien sûr d’une thématique qui nous tient à cœur. Ce n’est pas acceptable que dans un pays aussi riche que la Belgique, où des milliards d’euros sont produits chaque jour dans les entreprise, il n’y ait qu’une minorité d’actionnaires qui s’enrichisse, pendant que des milliers de personnes voient leur salaire diminuer, leur emploi supprimé, ou même dans les cas les plus extrêmes, se voient jeter à la rue pour dormir dehors. Pour lutter contre la pauvreté et empêcher que toujours plus de personnes y basculent, nous avons besoins des mesures présentées dans les chapitres ci-dessus : du logement accessible, une offre qualitative de transport, réduire le chômage avec une bonne politique de l’emploi… mais nous voulons aussi aider les personnes qui se trouvent déjà dans des situations de précarité.

Ce que nous voulons :

  • Des repas chauds et des collations gratuites à l’école maternelle et primaire.
  • Renforcer les moyens financiers et humains du CPAS.
  • L’octroi automatique des droits à tous ceux qui entrent dans les conditions, afin de réduire les procédures 
  • Plaider pour un renforcement des aides sociales et élever le Revenu d’Intégration Sociale (RIS) au-dessus du seuil de pauvreté.

Les repas chauds et gratuits à la cantine ont beaucoup d'avantages. D’abord ils permettent aux parents de ne pas débourser, pour chacun de leurs enfants, un budget colossal chaque semaine. Avoir des repas chauds gratuits permet aussi d’alléger la pression sur les familles en termes de temps : plutôt que de préparer des repas le soir, les familles peuvent passer du temps ensemble ou faire les devoirs. Ensuite, cela permet d’assurer l’égalité dans les assiettes et donc dans une certaine mesure l’égalité des chances de réussite des enfants. En effet, la nutrition a un impact déterminant sur les performances scolaires des enfants. A la rentrée 2023, cette expérience a été tentée dans l’école communale du quartier Outre-Meuse et à l’Athénée royal, c’est une très bonne nouvelle. Nous voulons l’approfondir et l’étendre à toutes les écoles de la commune. De manière plus générale, l’ouverture d’une épicerie solidaire permettra aux personnes défavorisées de pouvoir bénéficier d’aliments de qualité et à un prix abordable.

Ensuite, nous voulons renforcer le budget du CPAS pour renforcer le personnel et l’aider à mener à bien sa mission ultime de garantir une vie digne à chaque habitant, en reprenant le contrôle de la politique sociale locale, et en impliquant la société civile en tant que partenaire à part entière et non dans un rôle de « sous-traitant » ou « d’extincteur ». Mettre en place un « filet de sécurité ultime » implique également la garantie pour chaque Hutois d’avoir un revenu lui permettant de mener une vie conforme à la dignité humaine. Aujourd’hui, le revenu d’intégration sociale se situe pour certaines catégories bien en dessous du seuil de pauvreté. Pour une personne seule, le revenu d’intégration sociale (RIS) s’élève à 1183€ , alors que le seuil de pauvreté est de 1366 €. il y a donc une différence de 183€ qui n’est pas acceptable.

Nous voulons augmenter le revenu d’intégration sociale jusqu’au niveau du budget de référence, de manière à garantir à tous un revenu digne. Ce budget de référence doit correspondre au minimum au seuil européen de pauvreté. Nous voulons en outre un revenu d’intégration sociale inconditionnel, prenant en compte la réalité et son évolution.

C’est le gouvernement fédéral qui fixe le montant du revenu d’intégration. Malgré les nombreuses promesses du ministre de l’augmenter, rien ne bouge. Cela est pourtant faisable selon le Bureau du Plan, notamment en raison des retombées positives. Une augmentation du revenu d’intégration entraînera en effet une augmentation de la consommation, le rendement des taxes à payer sera plus grand et de ce fait les revenus du gouvernement augmenteront. La commune pourrait envoyer un signal fort au gouvernement fédéral en mettant en place un projet pilote avec pour objectif l’octroi automatique du revenu d’intégration et son augmentation. Cela coûterait à la commune et au CPAS, mais cela provoquerait des retombées positives, sachant que les personnes précarisées consomment près de chez elles, les commerces locaux en profiteront, et au niveau des grandes chaînes de magasins cela permettra la création d’emplois supplémentaires.

Nous voulons aussi mettre en place l’octroi automatique des droits. Quarante pour cent des personnes qui ont droit à une allocation n’en font pas la demande. Une des raisons qui explique ce phénomène c’est que les personnes qui viennent frapper à la porte du CPAS ont souvent le sentiment d’être taxées de profiteurs ou fraudeurs. C’est là une des conséquences de la politique de culpabilisation mise en place par les partis de droite.

Se méfier des exclus ou les enfoncer ne fait qu’appauvrir la société. Il est crucial d’offrir à ces personnes une aide véritable. L’accueil du CPAS est perçu par beaucoup comme peu à l’écoute. À chaque fois, il faut prouver au moyen d’une multitude d’attestations, documents et extraits bancaires que l’on est réellement dans le besoin. À chaque fois, il faut subir les réprimandes de la politique de droite : avez-vous vraiment fait tout ce qu’il fallait pour trouver un emploi ? Votre famille ne peut-elle pas vous aider ? Votre demande est-elle honnête, n’essayez-vous pas de frauder? Les moyens, tant humains que matériels, déployés par le CPAS pour traquer la fraude sociale sont disproportionnés. Le CPAS n’hésite pas à s’associer à des sociétés commerciales. La fraude sociale est estimée à 5 %, alors que 40 % des personnes ayant droit à une allocation n’en font pas la demande. Il est manifeste que le CPAS choisit mal ses priorités.

Alors que l’application Tax-on-web remplit pratiquement toute la déclaration fiscale à notre place, il faut rassembler un nombre invraisemblable de documents prouvant qu’on a droit à telle ou telle autre allocation sociale. Les autorités ont toutes nos données et malgré tout, il faut chaque fois apporter les preuves. En plus d’être éprouvant, c’est totalement illogique. Nous voulons que cela change et que ces droits soient attribués automatiquement. Nous pensons qu’il est juste de contacter les personnes qui se retrouvent sous le seuil de pauvreté pour les informer qu’elles ont droit à une aide du CPAS !

Les documents et justificatifs à produire sont souvent les mêmes pour les différentes allocations sociales. Il serait si simple qu’un document déposé une fois puisse être réutilisé dans le cadre d’une autre demande. C’est ce que nous appelons le principe only once. Les choses seraient ainsi beaucoup plus faciles, pour le demandeur comme pour l’administration.